Essai détaillé / Renault Zoé

Conçue dès l'origine pour rouler exclusivement à l'électricité, la Zoé profite de nombreuses innovations optimisant son autonomie et la recharge de ses batteries même si, paradoxe, elle ne se recharge pas encore sur une prise domestique. Récit d'un essai

Bien que conçue dès l'origine comme exclusivement électrique, la Zoé ne repose pas sur une plate-forme inédite. En revanche, l'ensemble de mesures visant à accroître l'autonomie - «Range OptimiZEr » - est inconnu des autres modèles électriques de Renault. Il groupe une nouvelle génération de freinage découplé, le chauffage par pompe à chaleur et de nouveaux pneumatiques Michelin spécialement conçus pour les véhicules électriques. Développé en collaboration avec Bosch, le dispositif de freinage de la Zoé permet de récupérer davantage d'énergie cinétique à chaque décélération. Toutes ces avancées expliquent pourquoi la Renault Zoé revendique actuellement la meilleure autonomie théorique du marché dans sa classe de prix: 210 km selon le cycle NEDC. Cela dit, les ingénieurs ne cachent pas que ce protocole d'évaluation reste peu réaliste. Selon eux, il vaudrait mieux tabler sur une autonomie réelle de 100 à 150 km en fonction du style de conduite - c'est déjà beaucoup pour une automobile 100% électrique. Dans le domaine de la recharge, la Zoé marque aussi une avancée. Son chargeur embarqué «Caméléon» est capable de s'adapter à différentes puissances de charge. Bien que baptisé «Caméléon», il manque à ce chargeur une couleur élémentaire: celle d'une prise domestique (2 kW), qu'il n'accepte pas. Mais cela s'explique. Dimensionné pour les courants de forte puissance, ce dispositif restitue un rendement bien moins satisfaisant avec les courants plus faibles (2 kW, soit 220V 8A) avec, à la clé, un temps de recharge tellement allongé (plus de 20 heures) qu'il en devient difficilement acceptable pour les utilisateurs.