Unique en son genre, la Ferrari GTC4Lusso fait étalage de ses talents d’équilibriste en toutes circonstances, à défaut de procurer le grand frisson digne du cheval cabré.
Le Concept
Malgré avoir suscité un vif débat lors de sa commercialisation en 2011, en raison de ses quatre roues motrices, une première dans l’histoire de Maranello, force est de constater que la Ferrari FF s’est depuis écoulée à plus de 3 000 unités, soit environ 150 de plus que sa devancière, la 612 Scaglietti (2004-2011). Qui plus est, elle a eu le bon goût d’attirer une clientèle dix ans plus jeune que la moyenne de la gamme Ferrari, preuve irréfutable de l’intérêt commercial de sa polyvalence. Cinq ans plus tard, la relève est assurée avec la GTC4Lusso, dont la dénomination fait référence aux 330 GTC 2+2 (1964-1967) et 250 GT Berlinetta Lusso (1962-1964). Avec un tel pedigree, le doute n’est désormais plus permis quant à sa légitimité.
- V12 fantastique
- Agilité épatante
- Polyvalence
- Un brin trop sage
- Prix hors catégorie
- Consommation d’une autre époque
Ce qui change
Quant au V12, il voit sa puissance grimper de 30 ch pour culminer à 690 ch, avec un couple maximal de 697 Nm. Un gain qui s’explique par un taux de compression en hausse (13.5 :1 contre 12.4 :1) et des têtes de pistons renforcées. De légères modifications qui lui permettent de grappiller quelques dixièmes à l’épreuve du chrono. Le 0 à 100 km/h est catapulté en 3,4 sec (- 0.3 sec), le 0 à 200 km/h effacé en 10,5 sec (-0.5 sec) et la vitesse de pointe culmine toujours à 335 km/h. Pas mal pour un bestiau de 1920 kg !
A l’intérieur, l’habitable a été revu de fond en comble, avec une nouvelle interface multimédia, 50 % en plus d’espaces de rangement, une climatisation plus discrète et un espace aux jambes 1,6 cm plus important à l’arrière. Dernier élément, mais non des moindres, la gestion électronique des valves d’échappement a été retravaillée en profondeur pour réduire le timbre du V12 à allure stabilisée et au démarrage. Appréciable sur autoroute et en milieu urbain.
Comment ça roule ?
Budget/équipement
La GTC4Lusso est unique à tous les points de vue, en atteste son prix de 268 414 €. La liste des options n’est guère plus enthousiasmante. Comptez 14 520 € pour le toit panoramique, 4 235 € pour l’écran côté passager, 7 865 € pour le set de bagages sur mesure, 1 331 € pour les écussons Scuderia sur les ailes avant. Comme toujours chez Ferrari, l’exclusivité a un prix.
Les concurrentes
Avec son fabuleux V12, ses performances de feu et son efficacité redoutable, la GTC4Lusso est un peu seule au monde. La nouvelle Porsche Panamera Turbo n’a pas autant de charisme, de même pour la BMW M6 Gran Coupé (137 300 €). La Mercedes Classe S Coupé AMG S 65 (248 897 €) ne joue pas la carte de la sportivité, quant à l’Aston Martin Rapide S (198 932 €), elle ne peut suivre la cadence sur le plan technique.
Notre verdict
Cinq ans après le séisme provoqué par la FF, la GTC4Lusso reprend le flambeau avec justesse grâce à un confort en hausse et une agilité d’un niveau exceptionnel compte tenu de son gabarit de 4,92 m. Facile à prendre en main, redoutable d’efficacité, polyvalente à souhait, la plus familiale des Ferrari incarne l’esprit GT des temps modernes et conforte son positionnement unique sur le marché. Dommage qu’à son volant, l’expérience de conduite ne soit pas aussi enivrante qu’escompté.