À ce stade de la performance, un gain minime devient énorme. Cumularde de ces petits gains, la nouvelle E 63 suinte de superlatifs. Immobile ou dans l’action ; qu’on y aille en force ou en douceur.
Le concept
La E 63 AMG apparut il y a 10 ans (W211) équipée d’un V8 entièrement réalisé par AMG (6.2 litres, 514 ch/630 Nm). La puissance de cette dernière motorisation atmosphérique passa à 525 ch en 2010 (W212) avant d’être abandonnée en 2012 au profit d’une nouvelle génération de V8 biturbo (5.5 litres, 525 ch/700 Nm, voire 557 ch/800 Nm dans sa version Performance). En 2013, la E 63 S AMG développait 585 ch/800 Nm… La double suralimentation amenait la transmission intégrale 4Matic d’abord comme alternative pour finalement l’imposer.
- Comportement et motricité
- Accord moteur-boîte 9, performance et son
- Compromis confort-sportivité (Air Body Control)
- Elle vous mange le permis sur un filet de gaz…
- Plus que 2 x le prix d’une E de base
- Poids conséquent (1.880 kg)
Ce qui change
Comment ça roule ?
Le CAMTRONIC permet de rouler sur 4 cylindres en conduite coulée (Comfort) plus souvent que les systèmes de découplage des cylindres que nous avons connus jusqu’ici. Utile parce que la transition est imperceptible, un témoin permet de visualiser si l’on roule sur 4 ou 8 cylindres. En mode Comfort toujours, la boîte 9 est pensée pour se désaccoupler lorsqu’on relâche l’accélérateur sur les faux-plats favorables, laissant le moteur tourner au ralenti et la voiture poursuivre sur son inertie (sailing). Aux allures présidentielles, la suspension pneumatique (Air Body Control) est celle d’une limousine qui contrôlerait parfaitement son assiette. À partir de là, le rythme peut s’intensifier à perpète sans jamais sentir les ressorts à air réprimer sèchement les mouvements de caisse. Les modes Sport, Sport+ et Race suivent une gradation cohérente dans leur raffermissement.
Budget/équipement
Boucliers, bas de caisse et passages de roue aux stéroides, calandre à barrettes verticales et capot «coquillage» inspirés du coupé GT R, équipement somptueux, matières nobles et sièges baquets irréprochables, la E 63 a de quoi justifier ses prix : 118.822 € pour la 571 ch et 130.559 € pour la S de 612 ch (ajoutez 2.420 € pour le break), qui s’alignent sur ceux qu’Audi pratique sur ses RS6 et RS7.
Les concurrentes
Les 3 marques allemandes de prestige ne s’épient jamais autant que lorsqu’il s’agit de s’affronter au faîte de la performance. C’est un secret de polichinelle ! La dernière-née chez les super-berlines était l’Audi RS7 en 2013, dont le 4.0-V8 biturbo était conceptuellement très proche de celui d’AMG et sortait 605 ch et 750 Nm dans sa version Performance. Notre E 63 la bat partout. Reste à savoir ce que la future BMW M5 réserve à ses 2 rivales pour relancer la surenchère !
Notre verdict
En refondant sa E 63 S, Mercedes-AMG a répondu, méthodiquement et point par point, à Audi pour faire mieux que la RS6/RS 7 Performance. Le résultat est remarquable d’homogénéité, de raffinement et d’efficacité. De quoi vivre une suprématie… qui sera de courte durée si la nouvelle M5 la coiffe sur le poteau.