C’est peut-être pour conjurer ses échecs successifs dans le haut de gamme que Renault a baptisé sa nouvelle berline Talisman. Un modèle qui met à profit de nombreuses technologies pour venir se frotter à la Volkswagen Passat.
LE CONCEPT
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les essais de Renault pour conquérir le haut de gamme n’ont pas été couronnés de succès ces dernières années. Une situation qui est en effet récurrente depuis la disparition de la formidable R25 : la Safrane s’est beaucoup moins bien vendue tout comme l’Avantime, la Vel Satis ou plus récemment la Latitude qui, il est vrai, n’était qu’une Samsung rebadgée peu adaptée à la demande du vieux continent. Cela dit, à la décharge de Renault, il faut aussi signaler qu’en 10 ans, le segment D s’est contracté de 30%. D’où l’idée du constructeur de réinvestir la catégorie différemment en triplant, voire en quadruplant son offre. Car à côté de l’Espace 5 qui se la joue désormais crossover, la Talisman sera déclinée en tricorps comme en break (janvier 2016) tandis qu’un SUV haut de gamme sera lancé d’ici quelques mois.
- Comportement et maniabilité
- Confort global de marche
- Habitabilité
- Détails de finition
- Amortissement piloté imparfait
- Réservoir petit, autonomie (51 litres)
CE QUI CHANGE
La Talisman n’a évidemment plus rien à voir avec la Latitude. Elle est construite sur la récente architecture de l’Alliance, la CMF, qui constitue la base de l’Espace 5, du Kadjar, du Nissan Qashqai et bientôt de la nouvelle Mégane et du prochain Scénic. Parce que la Talisman remplace à la fois la Laguna et la Latitude, elle prend évidemment ses aises : avec 4,85 m, elle est 15 cm plus longue que la Laguna tandis qu’elle présente aussi un empattement généreux de 2,81 m pour favoriser l’habitabilité, condition sine qua non pour faire face à la référence du genre, la Volkswagen Passat. Bien que plus grande, la Talisman est dans le même temps 60 kg plus légère que l’ancienne Laguna grâce à la nouvelle structure, mais aussi des motorisations plus légères. Car comme l’Espace, le programme des moteurs de la Talisman s’articule uniquement autour de seize-cents, voire même d’un quinze-cents, le 1.5 dCi 110, pour l’offre d’attaque Diesel. Dans le détail, on a le 1.6 TCe essence de 150 ch ou 200 ch et en Diesel, le 1.5 dCi 110 ou le 1.6 dCi décliné en versions 130 ou 160 ch. A noter que la version 1.5 dCi risque fort d’intéresser les gestionnaires de flottes avec ses 95 g/km de CO2. Tous les moteurs sont associables à des boîtes manuelles ou robotisées à double embrayage, y compris le modèles d’accès dCi 110.
COMMENT ÇA ROULE ?
BUDGET/EQUIPEMENT
LES CONCURRENTES
Les concurrentes de la Talisman sont évidemment nombreuses. Pêle-mêle, il faut citer la Volkswagen Passat, la Ford Mondeo, La Citroën C5, la Peugeot 408, l’Opel Insignia, mais aussi la Skoda Superb. Les tarifs de la Renault sont globalement comparables avec des rivales tout en sachant que la Talisman propose d’emblée un équipement assez complet.
NOTRE VERDICT
La Talisman est une berline bien pensée et plutôt soignée. Certes, il y a toujours des petits détails qui laissent un goût d’inachevé comme l’amortissement piloté imparfait, quelques détails de finition ou encore un trop petit réservoir qui empêche le modèle de revendiquer l’autonomie (en essence surtout) d’une vraie grande routière. Mais les progrès sont là et, avec ses 4 roues directrices, la Talisman propose une maniabilité et un comportement hors-paire, le tout pour un rapport prix/équipement plutôt raisonnable. En somme, c’est quelque part déjà un retour gagnant.